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L’avenir de la prévoyance vieillesse réside dans une AVS renforcée

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Initiative populaire «AVSplus : pour une AVS forte»

Le Conseil des États a raté l’occasion de poser convenablement les jalons qui permettraient un aménagement durable de la prévoyance vieillesse. Le non sans compromis opposé à l’initiative populaire « AVSplus : pour une AVS forte » est une décision à courte vue, car un relèvement des rentes de vieillesse de l’AVS est urgent : Cela, non seulement pour la plus grande partie des actuels rentiers et rentières, mais avant tout pour les générations des futurs rentiers et rentières.

Pour beaucoup, dont l’ancien revenu fut autrefois bas ou moyen, le revenu obtenu avec les rentes des 1er et 2e piliers ne suffit pas pour, une fois à la retraite, « maintenir de manière appropriée [leur] niveau de vie antérieur ». Ce mandat constitutionnel n’est donc pas rempli. Par exemple, un monteur-électricien vivant seul et dont le dernier salaire mensuel était de 5 000 francs doit se contenter d’une rente mensuelle de 3 000 francs, c’est-à-dire nettement plus se serrer la ceinture. Le supplément de 10 % sur la rente AVS allégerait considérablement le quotidien des gens qui touchent un maigre revenu sous forme de rentes.

Renforcer le 1er pilier est surtout important pour les futurs retraité(e)s. D’une part parce que les rentes sont toujours plus en retard sur l’évolution des salaires. D’autre part, parce que les prestations du 2e pilier sont instables. Ces dernières années, des réductions des prestations ont été à l’ordre du jour, par exemple via une baisse des intérêts servis sur l’avoir de vieillesse accumulé ainsi que des taux de conversion. La plupart du temps, les prestations ne peuvent être maintenues au même niveau, que si les assuré(e)s et leurs employeurs et employeuses versent beaucoup plus d’argent dans le 2e pilier. Le revenu reçu sous forme de rentes risque même de baisser, alors qu’il ne permet de loin pas à de nombreuses personnes de vivre décemment.

Avec l’AVS, l’argent est bien investi. Grâce à un système de financement génial et solidaire, les gens à bas ou moyens revenus touchent plus tard beaucoup plus pour leurs cotisations AVS que s’ils devaient payer les mêmes montants dans la prévoyance privée. Les femmes profitent notamment plus que la moyenne de l’AVS parce que les activités familiales sont prises en considération dans le calcul de la rente. Malgré des interruptions de leur activité lucrative ou un travail à temps partiel, elles reçoivent des rentes AVS semblables à celles des hommes, Et pour les personnes à bas revenus, grâce à une AVS améliorée de 10 %, leur dépendance à l’égard des prestations complémentaires (PC) diminuera. Ce sera là un progrès social, car les rentes d’une assurance sociale sont plus sûres et moins humiliantes que les prestations versées en fonction d’un besoin comme les PC.

Le renforcement de l’AVS est finançable. En dépit de toutes les prévisions faites par l’administration fédérale et le secteur des assurances, l’AVS est extrêmement solide. La principale institution sociale de la Suisse est dans les chiffres noirs, alors que le nombre de rentiers et rentières a sextuplé depuis son introduction pour dépasser actuellement les deux millions et qu’aujourd’hui, 2,5 personnes seulement, employées à plein temps, paient désormais pour un rentier ou une rentière.

La hausse des rentes de 10 % demandée par AVSplus coûtera environ 4,1 milliards de francs. Pour financer cette amélioration, un relèvement des cotisations salariales ne doit pas être un tabou. Alors que les autres assurances sociales, comme les caisses maladie et les caisses de pensions, n’ont cessé d’augmenter leurs cotisations ces dernières années, les cotisations versées à l’AVS sont, avec 8,4 %, restées stables depuis 40 ans. AVSplus coûterait 0,4 % de plus pour les employeurs et employeuses et autant pour les employé(e)s. Mais cette hausse garantirait, pour l’écrasante majorité des retraité(e)s, des prestations supérieures de 200 francs par mois, de 350 francs pour les couples.

Si le Conseil national reprend le non catégorique du Conseil des États, AVSplus passera rapidement devant les urnes. L’Union syndicale suisse (USS) et ses partenaires montreront alors aux citoyen(ne)s, à la faveur d’une campagne solide, qu’une prévoyance vieillesse durable nécessite le renforcement de l’AVS.

L’initiative populaire « AVSplus : pour une AVS forte » a abouti en décembre 2013 avec 111 683 signatures récoltées en peu de mois. Derrière elle, on trouve l’USS et ses fédérations, ainsi que d’autres organisations de salarié(e)s (LCH, SEV, ASEB et Syna), le Parti socialiste et les Verts, de même que des organisations de retraité(e)s. (USS)


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